Robert Traver, Autopsie d’un meurtre (1958)


Après avoir lu La défense Lincoln, de Michael Connelly, j’ai subitement eu envie de relire Autopsie d’un meurtre, de Robert Traver.

Rien à voir ? Pas si sûr … En effet, on reste dans le même registre, un avocat défendant un prévenu, dont il sait pertinemment qu’il est coupable, mais qu’il va défendre devant la Cour, innovant dans sa stratégie. Le roman de Connelly est bien plus moderne, plus enlevé, aborde également d’autres thèmes, est aussi plus violent d’une certaine manière (une violence plus « moderne » : celle que l’on retrouve dans les films d’action récents. On sent aussi que l’écriture est prise comme un ensemble chez Connelly, à la fois roman et scénario possible de film, ce qui s’est d’ailleurs produit concernant La défense Lincoln).

Mais cette violence est également présente chez Traver, d’une manière plus subtile, aurais-je presque envie de dire : évocations de viol, de jalousie, d’alcoolisme, de cynisme, tout y est. Tout pour en faire un roman qu’on a envie de terminer – et ce malgré le style, qui nous devient bien étranger lorsque, comme moi, on se cantonne depuis un certain temps aux romans policiers récents. Bref, cela ne fait pas de mal de reprendre les classiques !

J’ai particulièrement aimé le parallèle entre une scène de Connelly et une scène de Traver : le témoignage à charge d’un détenu  (un « mouton », dans le roman de Connelly, dont le témoignage est complètement démonté par la défense). Voilà un extrait du roman de Traver :

Et, Seigneur ! que ce plan a bien fonctionné ! L’homme a témoigné de la façon la plus efficace, il a même été jusqu’à utiliser le mot Buster, caractéristique du lieutenant. Cette brebis galeuse de la société, avec tous les crimes et délits qu’il a commis, ce menteur, cette créature terrifiée qui restait dans sa cellule en attendant la condamnation, se demandant ce qu’elle pourrait être, ce menteur invétéré qui a essayé de nous tromper même sur le nombre de fois qu’il avait été en prison, croyez-vous que cet homme aurait hésité un instant à offrir un mensonge en échange d’un bout de cigarette? et en particulier s’il pensait qu’il s’agissait de bien plus, de sa propre peau ?

On sent bien ici toute la différence de style … mais je ne vous en dirai pas plus.

Lisez et appréciez (les deux romans !) !

– kleinebiene 

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